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lundi 26 janvier 2015

Vers Water Cay

Nous levons l’ancre à 6h du matin sous un soleil radieux et un vent SE de 8 à 12 nœuds qui nous pousse au largue. Génial et très agréable. Nous filons avec une moyenne de 6 nœuds à l’heure. Il fait chaud et le ciel et bleu, difficile de croire qu’en fin de journée le vent va souffler à plus de 23 nœuds avec des rafales.

Nous arrivons à hauteur de Jamaica Cay et en vérifiant correctement je constate que cet ancrage ne sera pas bon pour les vents annoncé. Trop d’îlots qui laisse passés la marée et qui fera beaucoup de courant, avec le vent cet ancrage sera probablement intenable.

Nous poursuivons donc notre route et pensons aller nous ancré à l’abri près d’un îlot au Nord-Est de Water Cay, Barren, qui semble apporter un bon abri de l’ouest. Le vent forci rapidement, nous avons maintenant des pointes de 18 à 20 nœuds mais nous serons bientôt arriver. Nous avons 30 miles nautiques de fait, il nous reste 10 miles pour arriver à Barren.

Nous nous engageons dans le passage entre les îles, le courant et la houle sont importants, le bateau tangue d’un côté et de l’autre fortement puis pique du nez et ressort et recommence ho là là, ça brasse! Une vrai soupe en ébullition. On arrive à l’ancrage, la mer et le vent se calme mais les houles de retour qui roulent le long du rocher de Barren doit bien avoir 2 à 3 pieds. Impossible d’ancrer ici  et d'y passer la nuit sans faire les pogos en roulant dans les couvertures d’un côté à l’autre de la cabine toute la nuit et comme le vent soufflera pour deux jours, ça va aller en s'empirant, aucun sens.

Je regarde Pierre qui a l'air découragé et lui dit:  "j’ai remarqué une plage sur le côté Ouest de Water cay, les cartes n’indiquent pas d’ancrage là mais en fait on peut s’y ancrer pour le besoin de la cause." Mon intuition me dit que ce sera parfait. Le visage de Pierre s'éclaircit et nous rebroussons chemin, Pierre est à la barre et repasse dans le passage entre les îles puis s'engage délicatement vers les falaises blanches qui bordent l'île. Oups! La profondeur descend, 50 pieds… 35… 22… 14… plusieurs récifs en vue « Hard green Bar » le soleil perce et nous permet de les voir, le vent se lève de plus en plus mais de ce côté on est coupé des vagues ce qui facilite l’approche. Il vire de bord sur le champs en direction du large, à l’Est. La profondeur remonte tout de suite. 
 
On se reprend, je prends la barre cette fois et Pierre va se poster sur le devant du bateau pour scruter le fond. Je pique directement d’Est en Ouest sur la plage. Ça va super bien. La profondeur régresse lentement et pas de récif. Pierre me fait signe de la main d'avancer. On s’approche et la mer se calme complètement, on voit nettement le fond et Pierre me fait signe de me diriger vers l’autre plage, on tourne bâbord, j’avance lentement, on est tellement à l’abri du vent et de la vague qu’on dirait que tout s’est arrêter tout à coup. C’est à peine si l’éolienne tourne. Comme j’admire les falaises blanches Pierre s’écrit « WWOOOOOOO! Stoooppp! » et Ccrrrrr Taaakkk rrRkkkkkk ttaaaakrrr! Ayoye! Je sens mon cœur cogner au rythme de la quille qui touche le fond.  La fonte qui gratte durement sur le sol de pierre émet un son grave horrible et puissant tel une voix de Ténor. On ressent une vibration qui fait grincer tout le bateau... ainsi que mes dents. Le bateau s’incline légèrement. Ça y est, on est échoué!

Pierre monte la voile sur le champs alors que je dirige la barre franche de façon à nous sortir de là. Le vent dans la voile nous fait giter et nous pousse vers l’arrière. Ouf! On est sortie. On retourne sur nos pas vers la petite plage de sable blanc. Nous jetons l’ancre sur un spot de sable. 

Devant nous une vue époustouflantes sur des falaises d’un blanc éclatant frappé par les rayons du soleil. Pierre plonge et vérifie si nous sommes bien ancrés. Le fond est dur comme du ciment et nous sommes entourés de récifs mais notre ancre est bien enlisée sur une partie sablonneuse. Tout est parfait et pas le moindre roulis! L’endroit est calme et confortable, nous resterons ici pour les deux prochains jours.



1 commentaire:

  1. Ouf, ça fait mal au coeur d'imaginer l'échouement. On connait trop bien le feeling. Bien content que vous en soyez sortis sans problèmes!

    Bon vent!

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