Pages

dimanche 30 décembre 2012

Shrould Cay



Le vent se lève avec l’arrivée du front froid, un bateau près de nous se rapproche visiblement de notre bateau. Il semble « chasser » (l’ancre n’est pas bien prise et glisse sur le fond). Hier il était sur notre bâbord à plus de 150 pieds devant, ce matin il est presque sur nous et à tribord. Nous levons l’ancre avant qu’un abordage ne survienne et nous quittons pour nous rendre à Shroud cay.

Navigation rapide avec des pointes de vents de 23 nœuds. Un peu houleux mais le bateau ne force pas et tout va très bien. Nous allons faire un tour près de la mangrove, sur le sentier nous rencontrons plusieurs puits naturels creusés dans le roc et encavés parfois très profondément. Le sol sonne vide parfois sous nos pas. Très belle vue de l’autre côté de l’île avec des dunes de sable blanc, presque rose. Des petites étoiles de mer sont échouées sur le sable en raison de la marrée basse, une légende raconte que lorsqu’elles sont portées en boucles d’oreille, les étoiles de mer vous murmurent des compliments et de belles choses sur votre personnalité. 
Je sais… j’ai de l’imagination!

samedi 29 décembre 2012

Norman Cay Island



Nous naviguons jusqu’à Normans Cay. Belle plongée sur l’épave d’avion. On distingue bien les ailes et les moteurs. Intéressant de constater à quel point la nature reprend sa place, des coraux on poussés ça et là à même les pièces restantes de l’appareil, une belle anémone se balance au rythme du courant dans un des moteurs.

Un plaisancier voisin que nous connaissons passe en annexe devant notre bateau et brandit sa « sling » en regardant Pierre d’un air déterminé. Pierre n’y tient plus, il me regarde très sérieux et me dit :
-Y s’en vont à pêche!
-Tu veux y aller aussi?
-C’est sur, tu sais comme ça me tente toujours d’aller pêcher mais tu n’aime pas que j’y aille seul au cas où j’aurais un problème, les jeunes sont à la plage et tu es en train de cuisiner… Alors!
-Bien avec eux tu ne seras pas seul, ils sont six avec chacun leur dinghy, ce sera sécuritaire si jamais tu as un problème.
Il n’en a pas fallu plus pour qu’il enfile son « wet suit », ramasse sa lance et saute dans l’annexe pour filer tout droit rejoindre les autres.

Ils sont tous à la chasse quand Pierre ressort du fond de l’eau avec non pas une, mais deux langoustes bien embrochées sur sa lance. Il les brandit fièrement devant ses acolytes stupéfaits. Bon joueur, Pierre offre son butin aux deux couples de plaisanciers qui font leur premier hiver dans les Bahamas. Ils avaient le sourire fendu jusqu’aux oreilles. On termine la journée avec un petit apéro sur la plage de la petite île à un unique palmier et admirons le coucher du soleil.

Ancrage paradisiaque

Nous quittons l’île pour nous rendre à un autre ancrage où nous ne nous sommes jamais arrêtés. J’ai vue sur la carte quelques récifs qui semblent intéressants. Nous avons le courant contre nous et nous avançons plus lentement que d’ordinaire. Le soleil brille et il fait chaud, après tout rien ne presse! Comme on dit dans les Bahamas "If you can't relaxe man, you are not in Bahamas"


Nous arrivons à l’ancrage convoité. En regardant sur la carte je vois bien qu’on frôlera le fond à un certain endroit, 1,6 mètre alors qu’il nous faut 1,7. Pierre me dit, « c’est du sable alors un pouce… ça va passer » Ok parfait, on va dire que je suis rassuré là! On glisse lentement sur cette mer turquoise, la profondeur diminue... Encore…! Encore…! Jusqu’à ce qu’il ne reste plus que 6 pouces sous la quille. Je garde le cap et Pierre est à l’avant pour s’assurer qu’il n’y a pas une tête de corail ou un roc sur devant l'étrave. 
La carte n’indique plus la profondeur à partir d’ici. Quelle ne fût pas ma surprise lorsque celle-ci change alors de 5 pieds à 7 pieds, puis 8 et 9. Ouf! Je recommence à respirer. Je m’approche très près de cette petite île intérieur, parallèle à la plus grande. Entre ces deux îles minces sont emprisonnés plusieurs récifs coralliens. J’ai l’intuition que ce sera bon pour la pêche  et le plaisir des yeux. De plus, Pierre se sent d’attaque, fébrile il veut prendre quelque chose et se prépare déjà à plonger.
 
La vue est paradisiaque et la plongée des plus diversifiées et ce, dans très peu d’eau. Quelques spécimens présents font parties de ceux qu’on ne voit que rarement. Beaucoup de « houndfish » nous entourent, aussi une sorte de petit crabe blanc rayé noir avec de très petites pinces, les yeux globuleux parés de longs mandibules, sorte d’antenne, on dirait des grands cils qui leur donnent un air rigolo. Des bancs de poissons de toutes sortes nagent en groupe, une belle tortue de mer vient combler ce ballet de poissons colorés, un enchantement pour les yeux.


Pierre, avec son œil de lynx, perçoit une belle langouste qui lui fait de l’œil dans son trou et en plus, elle n’est pas seule! Une carcasse de mutation impressionnante trainait non loin. Peut-être que la propriétaire occupe encore les lieux. Il s’élance et attrape une des deux langoustes dans la crevasse à environ 20 pies quand au même moment, alerté par l’activité présente la langouste, probablement propriétaire de la super carcasse, sort d’un autre trou un peu plus haut. Hep holla! Pierre réagit sur le champ et la transperce de sa lance. 
OUhhouuuuuu! Une deuxième, la dernière ne lui a pas échappé non plus, il la traine au bout de sa lance. Pierre distingue alors une grande murène verte au fond du trou.  II finit la journée avec 5 belles langoustes et 3 beaux Pink conchs.  Très beaux récifs. Jay fait du « paddle board » et notre invité poursuit sa chasse aux escargots. Plus moyen de l’arrêter, c’est une vrai passion, il arpente les bords rocailleux et cueille ces coquillages comme on ramasse des champignons. Très bel ancrage, paisible et de toute beauté. 
 
Après le coucher du soleil, la pleine lune se lève, dorée et confortablement calée dans le creux d'un nuage de ouate. Spectaculaire! Nous y passons une nuit reposante, comme si nous étions les derniers habitants de cette magnifique planète.

vendredi 28 décembre 2012

nourrir les iguanes

Je réveille les hommes avec un bon déjeuner de pancake, fraises, crème et chocolat. On fait ensuite escale avant la cohue de touriste qui viendra voir les iguanes. Nous sommes les premiers avec deux autres couples de plaisanciers. Sylvie, déjà en train de nourrir les iguanes confortablement installée dans le sable avec une baguette et du raisin nous offre une de ses brochettes de bois. Excellent pour les nourrir sans se faire mordre. Je prends un raisin et le pique à l’embout, il n’a pas fallu longtemps pour qu’un de ces lézards vienne sauter sur le bout de la baguette goulument.  Il y allait si vite qu’il s’est presque embroché lui-même. Il n’a pas l’air de s’être fait mal car il revient à la charge et en redemande.

jeudi 27 décembre 2012

Allens Cay, la plage aux iguanes

Nous quittons Nassau ce matin après une petite course à terre pour nous procurer quelques vivres manquants car tout était fermé hier. Nous levons l’ancre à 8h30 et prenons la mer. Une brise de 7 à 12 nœuds du Nord-Ouest et la houle de 1 à 2 pieds au 6 secondes environ. Une navigation au largue douce et confortable. Le ciel est gris mais il fait chaud et nous glissons vers notre destination toutes voiles déployées. Quoi de plus apaisant que de naviguer sur la mer à voile pure. L’air salin qui te chatouille les narines, la mélodie du clapotis des vagues  qui caresse la coque du bateau et la mer qui te pousse doucement de ses mains vers de nouveaux horizons. Ce genre de navigation est ma préférée.  Un « Amber Jack » vient se prendre à notre ligne, la mer est si généreuse.

Nous entrons sur Allens cay en début d’après-midi sous un ciel qui commence à s’éclaircir. Notre invité qui relaxait à l’intérieur sort la tête de l’écoutille et s’émerveille de la beauté du paysage. Il tourne la tête et regarde la plage sur tribord. Son visage devient alors perplexe, il distingue ces étranges créatures qui déambulent maladroitement et grossièrement sur le sable blanc. Il s’écrit « Hey! Y’a des lézards sur la plage! »
Quelques minutes plus tard, nous sommes ancrés dans cette eau cristalline. Jay et Jai vont à terre avec le « paddle board » et profite de cet endroit des plus intéressant.   
Jérémie découvre la chasse aux escargots dont je suis friande. Il m’en déniche quelques uns et les rapporte tout fier de sa trouvaille. Le poisson sera au menu les prochains jours mais pour ce soir on s’offre de l’agneau. La nuit est calme pour tous sauf un catamaran ancré derrière nous au fond de la baie. Le courant tourne au bout du corridor sous-marin et celui-ci effectue un vrai « set carré ».  Il avance sur nous, tourne brusquement vers l’ouest et fonce puis recule vers le nord glisse sur le côté vers l’est et avance à nouveau sur nous et ça recommence. Ils sont tous sur le pont et se demande ce qui se passe. Cela ne nous à pas empêché de dormir profondément car Pierre avait plongé pour vérifier notre ancre et celle des deux autres bateaux près de nous, incluant le Catamaran. Eux par contre ne semblent pas avoir beaucoup dormi!