Contre
toute attente, les formalités n’ont rien de compliqué ici à Bahia de Vita,
c’est comme aux Bahamas sauf qu’ils sont 5 pour faire la même job que 2
Bahamiens font. On nous a même demandé si nous comptions recevoir des invités
et il n’y a pas de problème à en avoir. On sort de la fiction qu’on entend
depuis longtemps. Je le répète, il n’y a rien de compliqué et ce même, si on ne
parle pas espagnol.
Nous
sommes en approche de Bahia da Vita. C’est un des ports d’entrée côté Nord de
Cuba, les deux autres sont Varadero et La Havane.
On
fait un appel sur le VHF à 5MN de la côte. Aucune réponse. À environ 1MN on
nous interpelle sur la VHF en anglais cassé par l’espagnol. On nous demande le
nom du bateau, je ricanne en silence en pensant à sa tête quand il va entendre
ce long nom français. « Le Temps de vivre II » il demande de répéter,
ce que je fais. Il répond « Ok.. Ok lady, how much in the barka? » je
réponds « dos » et j’ajoute « nosotros yagada belero, soy
canadiénsé dé kébéc » on ne parle pas l’espagnol mais on fait un effort avec
notre dictionnaire de langue. Il savait déjà qu’on était en voilier et nous
demande de baisser la voile. On s’exécute. Très courtois et sympathique jusqu’à
maintenant.
On
prend le canal balisé et nous nous rendons jusqu’à la marina De Vita. On était
pour manquer une bouée quand on entend au VHF « Hey LADY! Turn right,
right! » OUF! Merci, on entre maintenant dans le canal et on nous demande
de jeter l’ancre juste devant la marina car le docteur va venir à bord.
Le
docteur, Rolando, monte à bord, nous pose quelques questions et prend notre température
avec un thermomètre qu’il pointe entre nos deux yeux. C’est pour l’Ébola! Je
lui offre un thé, il accepte mais quand je lui sers il me demande comment ça
marche car il n’a jamais bu de thé de sa vie! Je suis très surprise mais je lui
prépare et il demande du sucre. Il en met
plein! Il dit que les Cubains aiment le sucre. On peut maintenant
abaisser notre drapeau jaune (drapeau de quarantaine en arrivant dans un
nouveau pays) on s’amarre ensuite à la méditerranéenne sur le quai de la
marina. Un douanier arrive, il vient nous faire remplir les papiers, ils
parlent tous un peu anglais mais on comprend certains mots d’espagnol qui sont
comme le français. Il nous demande « do you have beer? » malheureusement
non car Pierre ne boit pas, il a seulement de la sans alcool. Il ajoute
« soft drink? » oui je lui donne et il la boit à grande gorgée. Il
est jeune, très mince et bouge rapidement par mouvement sec, allumé en tout
cas. Un autre douanier arrive, un cubain tel qu’on les imagine, relaxe avec un
ton doux et jovial.
Le Chico s’est empressé de caler sa cannette et de la
mettre sur le comptoir avant que son collègue, plus vieux, n’entre dans le
bateau, ça m’a fait rire. Un formulaire de 3 pages à remplir et c’est fini.
Pendant ce temps le Chico « speedy » fouille partout et regarde les
friandises dans les étagères et choses qui s’y trouvent avec des yeux grands
comme des dollars. Avant de quitter le Chico me demande si on n’a une clé USB
de trop car il a brisé la sienne et il ne peut pas s’en procurer une autre. Je
lui dis que je vais vérifier ça pour lui et lui apporter si je peux. Le
douanier nous a aussi dit qu’on ne peut pas apporter de VHF, ni de GPS en
sortant de la marina et que si nous offrons un présent à un Cubain on doit
l’aviser.
Pour
finir c’est l’agriculture qui arrive. La femme reste sur le quai et l’homme
monte à bord. Il ouvre le frigo et me
demande d’où viennent mes denrées et ce que c’est. Il demande si nous avons
quelque chose qui vient d’Afrique et si nous y avons été. Ils ont peur de
l’Ébola. Il ouvre ensuite les coffres et s’arrête sur un très gros saucisson
que j’ai acheté en Floride. Il semble plus regarder avec envie notre nourriture
que de vérifier le danger pour leur agriculture. Il montre le saucisson à la
femme dehors qui semble tout autant impressionnée. Pierre et moi on se regarde
du coin de l’œil en riant. J’ai failli lui offrir mais si on commence ça, il
n’y aura pas de fin. Il faut donc être discret si on fait des cadeaux.
Il
sort et dit au douanier, « nouveau record » pour le temps à faire nos
douanes, en 1h30 tout était terminé. Il semble donc que d’habitude c’est un peu
plus long. Nous avons un visa de trois mois et le cout d’entrée est de 55$ CUC
plus 15$ chacun pour le visa. Seuls les Canadiens peuvent obtenir un visa de
trois mois. Aussi, depuis vendredi 9 janvier, ils ont ouvert pour le commerce
avec les USA. Ils prennent l’argent US. Par contre, Le douanier nous dit qu’un
américain ne peut toujours pas entrer à Cuba avec son bateau. Pourtant 5 jours
plus tard nous discutons avec un Américain qui venait de faire son entrée sans
problème. Tout est défendu et finalement tout est permis.
Bonjour, Je suis entrain de publier le Guide nautique des Bahamas et je vien de tomber sur cette page en cherchant une référence pour les formalités de douanes de Cuba. Me permettez-vous d'y faire référence dans ma prochaine publication ?
RépondreEffacerMerci à l'avance de votre réponse.
philippe pelletier
Oui en y inscrivant une note référant à mon blog et mon nom.
EffacerMerci
Judy Rondeau