Cuba, c'est le premier pays qui nous dépayse à ce
point. Il y a des vielles voitures américaines comme nous n’en avons jamais
vue. Voici le topo :
Fidele Castro a mis les Américains dehors autour de 1960 alors
rien n’est plus jamais entré des USA ici. Pourtant, les voitures américaines
abondent, elles sont toutes de 1960 à plus vieille. Il y a des gens partout, en
vélo de toutes sortes, incluant des antiquités, des voiturettes tirés par des
chevaux et ou des bœufs. Ils portent des chapeaux de cowboy et autres mais
c’est vraiment une autre planète. Jamais rien vue de tel. On se croirait dans
les années 40 ou 50. Les Cubains n’ont rien mais c’est le peuple le plus
heureux que nous ayons rencontré.
Un plaisancier Hollandais de la marina qui est venu en vacance pour un
mois il y a six ans et qui n’est finalement jamais reparti, nous offre de nous
conduire en ville. Super! Je veux aller à la banque pour changer mon argent
Canadien. On monte dans sa Lada, on arrête acheter du pain et en route pour
Holguín. Lors du trajet celui-ci commence à expliquer à Pierre qu’il y a des
taxis là-bas et que nous pourrons faire du shopping. Hooo! On apprend donc qu’il
ne revient pas à la marina… OK! Il faut dire qu’il est presque sourd car il lit
sur les lèvres, on a du mal se comprendre, de plus on est arrivé ce matin et on
n’a a presque pas dormi car on a navigué toute la nuit. Bon, Y a pas de soucis
on reviendra en taxi une fois l’argent canadien changé.
Sur place, environ 40 minutes de voiture, il nous montre où est la
banque et les taxis, nous dépose et quitte sur le champ. On se dirige à la
banque puis on fait la queue. Pas beaucoup d’anglais ici mais on va se
débrouiller. On entre mais un seul peut aller au comptoir. Je présente mes
billets canadiens et la caissière me demande mon passeport. Je lui présente mes
cartes d’identités et elle me répond. « You need passeport, sorry »
QUOI! Nous ne savions pas que les passeports étaient nécessaires à la
banque. On sort pendant que le gardien se fond en excuse aussi. Il me montre
les heures d’ouverture sur la porte voulant dire de revenir demain, il ne parle
pas l’anglais. Je lui fais signe qu’on n’a pas un sous en retournant les poches de
ma jupe et dis que nous ne pouvons pas rentrer à la marina. On ne peut pas
vraiment s’expliquer car la langue nous fait défaut.
Pierre et moi on se regarde abattu, on est à 40 minutes de voiture et n’avons
aucune idée du chemin. Pas un peso en poche, pas de passeport ni de visa et
l’autre hollandais a foutu le camp. Sans compter qu’on n’a pas dormi de la
nuit, que mon pied blessé m’empêche de marcher et que le soleil va se coucher
dans environ une heure. Bravo! Là on est dans de beaux draps.
J’ai une idée, on va retourner à la banque et demander qu’il téléphone à
la marina pour que Janick, du service à la clientèle, lui explique l’affaire et
lui donne mon numéro de passeport. Le gardien nous voit revenir et il me fait
entrer immédiatement. Je tente d’expliquer en anglais-français coupé de
quelques mots d’espagnole, on dirait que je parle chinois. Ils ne comprennent rien. La caissière me regarde
inébranlable. Le Gardien me fait signe d'un doigt, « une minute » il
revient et donne ses papiers d’identités à la caissière qui le regarde d’un air
grave et désapprobateur. Il me fait signe d'y aller et fait signe à la caissière
de s’exécuter.
Elle me change mon argent canadien en pesos sur le nom du Gardien. La pression
relâche, je suis si soulagé et fatigué, les larmes se mettent à
couler toutes seules, le gardien n’y comprend rien, je devrais être heureuse
là, pas pleurer, Pierre est aussi fatigué que moi et a les yeux pleins d’eau, personne ne nous comprend c’est frustrant, surtout avec un nuit blanche à notre acitf. Nous le remercions
chaleureusement. Tous les deux un peu ébranlés de ne pas avoir pris plus de
précaution dans ce pays que nous ne connaissons pas. Ça nous apprendra a suivre un inconnu, même bien intentionné. On s'en tire à bon compte quand même. On se dirige vers les
taxis locaux le plus léger.
On fait le retour en taxi dans, je pense, une vielle Buick. Un vieux
char des années 50! Quelqu'un sait quel est ce modèle? Le chauffeur met de la musique latine romantique, on prend place sur
la banquette arrière et on roule doucement au soleil couchant. On se sent comme dans un
film d’époque à l’eau de rose. Cette douce balade d'amoureux nous
fait complètement oublier l’incident. Le paysage est sublime, il y des chevaux,
des bœufs, des charrettes et des gens partout sur le bord de la route. Le
chauffeur Cubain, aux larges épaules et taillé au couteau allume la lumière
intérieur à un moment donné et regarde dans son rétroviseur pour s’assurer
qu’on est heureux. Quand il constate que nous sommes langoureusement blottit
l’un contre l’autre, il sourit et ferme la lumière en
riant. Quel fin de journée fantastique!
Hasta Pronto!
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