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vendredi 16 mars 2012

St-John River

Nous larguons les amarres ce matin et entreprenons le trajet pour nous rendre à Jacksonville. Nous partons avec la marée montante pour profiter du courant de celle-ci qui nous fait gagner en vitesse et de toute façon avec le courant contre nous, on n’avance pas! Trois autres bateaux quittent St-Augustine en même temps que nous.  Le trajet se passe très bien sous une journée ensoleillée avec un petit vent frais. On dirait presque une journée d’été au Lac Champlain. Nous arrivons à destination à 16h30, l’heure à laquelle le « Main Street Bridge » de Jacksonville reste fermer pour l’heure de pointe, il ouvrira de nouveau à 18h00.

Le courant est très fort, 3 nœuds environ. Nous décidons de nous arrêter au quai de la marina juste avant le pont pour attendre. Malgré le courant, l’amarrage se fait très bien et nous accostons le bateau facilement. Nous grignotons quelques pop corn avec un petit apéro en attendant le pont quand un autre voilier arrive et veut s’amarrer aussi. Il tourne en rond et se reprend pour se diriger devant nous. Pierre et Jeremy vont pour l’aider. Il s’approche, la dame lance l’amarre avant à Jeremy qui l’attrape tout de suite. Le bateau avance un peu vite et la dame lance alors l’amarre arrière à Pierre.  Comme le bateau est encore perpendiculaire au quai celle-ci tombe dans l’eau juste devant Pierre qui réagit sur le champ et l’attrape avant qu’elle ne coule et risque de se prendre dans l’hélice du plaisancier.

À ce moment précis, le capitaine de ce bateau enclenche la marche arrière du bateau. Parfait, il va arrêter l’élan et tourner parallèlement au quai. Mais non! Il se met à reculer à plein régime, pris de panique en raison du fort courant. Pierre tente de garder l’amarre mais impossible, le bateau recule à toute allure. Pierre lance alors l’amarre à la femme sur le pont pour ne pas la laisser trainer dans l’eau et bloque l’arbre d’hélice. Jeremy avait déjà amarré le devant du bateau. Il s’empresse de libérer le câble pour le lancer aussi sur le bateau pour éviter le pire. Le navigateur paniqué lui dit de la laisser tomber à l’eau. Sa femme sur le pont semble ne pas être d’accord alors Jay s’élance et lui retourne l’amarre qui réussit à se rendre jusqu’à la femme. Celle-ci s’empresse de récupérer ce que traine à la mer. Si jamais ça s’était pris dans l’hélice, le courant les aurait emportés comme un bouchon de liège.

Finalement, il va tourner en rond devant le pont durant une heure et demi en plein courant. Jeremy s’est alors souvenu de ces plaisanciers. Ils étaient à St-Augustine dans l’air client de la marina. Ils donnaient leurs conseils à tout le monde sur comment naviguer dans la St-John River, quoi faire et ne pas faire. Ils nous avaient demandé quand nous comptions partir. Puis, avaient commencé à nous dicter quoi faire et à quelle heure partir le matin. Nous disant « J’espère que vous savez à quelle heure est la marée !» Nous les avions ignorés, les conseils sont toujours bienvenus et nous les considérons mais ce trajet nous le faisons depuis 4ans et nous le connaissons par cœur. Certains conseils nous ont été très utiles et nous ont grandement facilité l’apprentissage de la navigation en mer. On en apprend toujours. Par contre, nous avons toujours analysé chacun d’eux avant de les suivre, afin de comprendre ce que nous faisons. Les histoires de quais et conseils imposés qu’on entend parfois peuvent nous induire en erreur aussi. La décision finale vous appartient toujours.

Il y a quelques années, un plaisancier dans la Baie de Lakeworth se promenait en annexe pour aviser les autres qu’il y avait une fenêtre météo le lendemain pour le Gulf Stream. Cette information c’est répandue comme une trainée de poudre. Plusieurs sont partis le matin suivant mais sans nous et un bateau ami, Ukulu, Guy et Doris qui ont d’ailleurs été de très bons conseillés. C’était notre première traversée et Guy nous a expliqué qu’il fallait prendre en considération la houle du nord qui n’avait pas eu le temps de réduire malgré le beau temps. Nous devions attendre une journée de plus, ce que nous avons fait. Plus tard, nous avons su que la traversée des plaisanciers partis la veille fût turbulente et très inconfortable, l’un d’eu a même endommagé son bateau.

Je n’oublierai jamais cette première traversée, j’étais si impressionné. Nous avions gardé le contact radio avec Ukulu et les suivions. Il nous a appelé à un certain moment sur le VHF et nous a dit « Bienvenue dans votre premier Gulf Stream! » pour nous signaler que ça y était, nous y étions! Quel beau souvenir!

Oups! Fini de rêver, il est temps d’aller passer le pont pour s’amarrer à Jacksonville. Nous larguons les amarres et nous dirigeons directement sur celui-ci qui s’ouvre aussitôt sur notre passage. L’autre plaisancier qui tourne en rond vient passer derrière nous. Nous voyons une petite place entre un Cruiser et le mur de ciment du bout du quai. Nous décidons de nous y amarrer malgré une manœuvre serré. On y entre et accostons le bateau sur un 10 cent. Super! L’autre plaisancier qui devait s’arrêter ici aussi a finalement continué sa route.
 
Nous allons manger au restaurant sushi ce soir, a ne pas manquer en passant, "Koja" a gagner le prix du meilleur restaurant de Jacksonville. C'est délicieux. Il y a une moto en déco, une véritable oeuvre d'art toute faite de bois qui nous a fait penser à un ami  artiste qui travail le bois aussi, Jean Toulouse.   Nous avons bien profité de ce petit arrêt au milieu de la ville.

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