Pages

lundi 12 mars 2012

9 mars, traversée du Gulf Stream


Une petite fenêtre météo entre deux fronts froids s’ouvre pour la traversée du Gulf stream. Les houles importantes de 7 à 11 pieds qui chevauchent cette fenêtre nous font hésiter. L’accalmie entre les deux aura une moyenne de 4 à 8 nœuds de vent du SSE et une houle de 2 à 4 pieds de ENE aux 10 secondes, très longue malgré la composante Nord. Nous avons 36 heures et pourrons nous rendre à Fort Pierce. Après avoir bien analysé avec la météo le matin même, nous décidons de partir.

La mer est encore plus douce que prévu, le calme avant la tempête. Cela me rappel notre première expérience de voile au Lac St-Jean. Une journée parfaite avec un vent parfait qui ont fait de nous les mordus de voile que nous sommes. C’était la veille du fameux déluge.

Nous naviguons les 45 premiers miles nautiques à voile pure au largue avec un vent d’environ 10 nœuds du SE. Les houles sont de 1 à 2 pieds tout au plus avec un soleil radieux,  un vent est frais et sec, journée splendide. Des bancs de poisons volants virevoltent d'un côté à l'autre du bateau.  Après les 45 miles, la nuit, le vent et le peu de houle qu’il y avait sont tombés.  Le calme plat, jamais vue le Gulf Stream aussi tranquille. Les seules choses qui nous rappellent que nous y sommes sont la température de la mer à 83° et le courant qui nous pousse à 7 nœuds avec très faible régime de moteur.

Beaucoup de trafique la nuit, un bateau de croisière passe assez près derrière. Un peu plus tard, un autre me rattrape et passe juste devant nous. Suivant le RIPAM : Règlement International pour Prévenir les Abordages en Mer, en français ou COLREG pour: Collision Regulations, en anglais  "tout navire qui en rattrape un autre doit s'écarter de la route de ce dernier" (règle 13, § a, du RIPAM). Par contre, il a plus d’envergure que nous et a tout pour nous intimider alors j’applique la règle 8, § c, du RIPAM qui dispose que "si cela est nécessaire pour éviter un abordage ou pour laisser plus de temps pour apprécier la situation, un navire doit réduire sa vitesse ou casser son erre"... j’ai réduit la voilure et me suis mise face au courant pour casser l’erre, soit la vitesse résiduelle lorsqu'il n'a plus de propulsion. Le capitaine du bateau m’a vue, il m’a éclairé de son faisceau lumineux en balayant la surface lisse de la mer. Je faisais alors du sur place sur son côté tribord contre le Gulf Stream en gardant une distance sécuritaire et attendant qu’il passe devant puis, il a accélérer pour libérer le  passage.  Preuve qu’il faut être vigilant et avoir en tout temps une vigie.
 
La nuit s’est très bien déroulée, un remorqueur au loin tire une énorme barge à plus de 200 mètres derrière lui.  Plus on approche de la Floride plus il y a du trafique maritime mais ça se fait très bien.


Sauriez-vous reconnaître un navire à ses feux la nuit?

Aucun commentaire:

Publier un commentaire