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dimanche 29 janvier 2012

Retour à Georgetown



Comme la météo se corsera demain nous décidons de lever l’ancre au matin pour retourner à Georgetown.

Nous quittons ce bel ancrage mais y reviendrons. Nous passons le « cut » à l’étale, rien à voire avec l’entrée rocambolesque d’hier. Le peu de marée qui commence à descendre nous glisse délicatement au large.

Nous aurons le vent au près serré, probablement un navigation moins confortable avec des pointes de vent de 15 à 20 nœuds et des houles de 2 à 4 pieds au 3 seconde. Le tout en plein pif! Nous hissons la grande voile et déployons le génois à 110%. La navigation est quand même. Nous remontons au vent le plus possible mais cela nous mène quand même toujours plus près du rivage malgré un cap vers le large en partant.

Nous sortons notre dernier Ballyhoo, leurre avec lequel on prend de la dorade à coup sure à condition d’être au large. Tout va bien même si on se fait brasser la cage un peu, le soleil est de plomb et le vent est chaud. Pas de déferlante non plus, on reste donc au sec. Jeremy s’aperçoit qu’on a une prise! YES! Par contre en voyant que nous nous ne sommes que dans 125 pieds d’eau je me demande si ça sera bien une dorade (Mahi-Mahi).

Pierre trouve que ce poisson se débat plus qu’une donzelle (nom français pour dorade), on finit par distinguer une lueur chrome bleutée tournoyante sous la surface de l’eau turquoise, il s’approche. Ça y est le voilà. NON! Un fichu vorace de barracuda! Nous étions probablement trop près de la côte. On le rejette à l’eau. Tant pis!

On change de cap pour retourner au large et cette fois on ajoute un peu de régime moteur avec les voiles histoires de pointer plus au vent. Plus de Ballyhoo alors ont prend un de nos leurre, genre de petite pieuvre en plastique et on la badigeonne d’huile de sardine. Allez hop! À la mer derrière le bateau. Pas plus de 15 minutes s’écoulent que ça mord. Ho là la, cette fois Pierre jubile, c’est quelque chose de gros! Le poisson nage vite et se dirige avec la ligne sur le côté du bateau. Pierre ne lui laisse pas de lousse afin qu’il ne se décroche pas. On le voit tout à coup faire un saut vertigineux de 4-5 pieds au dessus de la surface! WOW! Une belle dorade, cette fois elle est de taille. Pierre continue de la maintenir avec une tension. La ligne se promène de gauche à droite en se rapprochant lentement. À quelques pieds du bateau, la dorade effectue un dernier saut pour tenter de se dégager, puis se laisse glisser sur le côté à fleur d’eau épuisée après 30 minutes de combat. Elle est magnifique, quel beau poisson! Pierre la hisse à bord d’un coup sec et rapide alors que Jay tente d’aider avec l’épuisette qui est nettement trop petite.

Elle fait 46 pouces de long et pèse 16 livres. Pierre la met dans l’annexe pour l’arranger en eau plus clémente un peu plus tard. Nous poursuivons notre trajet et arrivons à Georgetown à 16h00, trajet tout de même épuisant surtout qu’en cours de route avec l’énervement de la prise, j’étais à l’intérieur au frigo et une vague qui a frappé fort sur le côté du bateau m’a propulsé sur la table à carte du coté opposé. Aie! J’aurai quelques échimoses et un peu de douleur mais rien de grave.  

Après notre ancrage Pierre récupère son poisson dans l’annexe, l’attache par la queue et le fait tremper à l’arrière du bateau histoire de le rafraichir et de l’humidifier un peu avant de faire ses filets. La corde se met à trembler puis à se cabrer. Il se lance sur sa corde, quelle ne fût pas sa surprise de voir une énorme raie atteler à son poisson l’enveloppant de ses larges ailes et le succionnant de sa bouche afin de s’en emparer. Pierre commence à tirer sur la corde pour remonter le poisson à bord mais la raie entend bien garder son repas, des sons d’éclaboussures et la voix de Pierre qui grogne m’alerte. Je suis estomaqué de voir Pierre se battre avec la raie à fleur d’eau chacun tirant sur son bout pour gagner la proie. Finalement, Pierre reprend son dû et la raie fait un tour juste derrière le bateau en nous regardant d’un air furieux.  Pierre s’empresse alors d’arranger les filets et lui refile la carcasse histoire de faire la paix. Quelle histoire quand même.

Nous avons beaucoup de poisson alors nous en donnons à Carefree, bateau ami. Aussi à notre cher ami Bahamien Wendle. Il en reste encore beaucoup, nous pourrons faire un repas d’accueil pour nos invités qui seront ici mardi soir.

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