Nous passons la dernière écluse
après un petit déjeuner avec ma sœur dans un petit resto de la place. Jeremy
lui, dormait paisiblement et a décidé de rester sur le bateau. Il s’est levé
autour de 10h00 lorsque nous entrions dans la dernière écluse. Jeremy n’est
définitivement pas un gars du matin. Tout le trajet s’est passé à merveille,
trop parfait même. Nous voyons enfin apparaître devant nous la marina de
Casteltown où Pierre et Richard, le mari de ma sœur, nous attendent pour
remâter le bateau.
Nous sommes à moins d’un mile
nautique avec un soleil radieux quand tout à coup! Le moteur s’arrête… je
comprends sur le champ que j’ai mal évalué le temps moteur disponible en raison
du courant et que, croit le ou non, je manque de Diesel! J’en reviens pas comme
je m’en veux de faire une erreur aussi élémentaire avec l’expérience que j’ai.
Un litre de plus et je me rendais! Bref, Je coupe immédiatement le moteur.
Diane et Jeremy s’occupe de remplir le réservoir, et oui, j’ai des bidons en
plus! Je ne suis pas fière de moi là. Malgré que nous avons réagi très vite, un
diesel qui manque de gaz ne repart pas comme cela. Je réalise que la seule
chose que Pierre ne m’a pas montré concernant les installation et la mécanique
est de repartir un diesel en cas de panne d'essence. Nous dérivons et je
demande aussitôt à Jeremy de descendre l’annexe du bossoir afin de nous
remorquer avec car la marina et tout près. Pendant ce temps je prépare l’ancre
au cas où… Jeremy commence à nous remorquer mais il y a tellement de vagues 3-4
pieds en raison du vent sud qui est en sens contraire du courant de la Hudson,
une vraie soupe en ébullition. Je vais l’aider à attacher le bateau
correctement au côté mais imagine toi donc que la ligne à essence lâche car il
a mis le pied dessus avec toutes ces vagues et Jeremy se retrouve avec de
l’essence sur lui. À ce moment je me dirige pour aller mettre l’ancre mais des
américains passe avec un petit bateau sport, ils sont 3 adultes et 2 jeunes
enfants.
Le gars veut venir m’aider, il
monte à bord pour, qu’il me dit, mettre de l’essence dans le carburateur. Il
N’Y A PAS DE CARBURATEUR sur un Diesel. Je lui ai dit que c’était un diesel
pourtant. Je suis de moins en moins rassuré et je ne veux pas qu’il touche au
moteur de mon mari qui l’entretien a la perfection. Je sais qu’il y a une vis à
ouvrir quelque part afin que le diesel remonte dans le filtreur, j'ai beau
regarder, mais je ne suis pas certaine. C’est fou, je connais tout sur ce
bateau sauf ce point aussi élémentaire. Finalement, je dis au gars de ne
toucher à rien, tout ce que je veux c’est qu’il me remorque un peu plus loin
pour m’ancrer et s’il le peut, jusqu’à la marina. Il accepte de me remorquer.
Ouf je suis contente de le voir sortir avec son verre rempli de diesel.
Pendant tout ce temps, on s’est
rapproché du bord, 15 pieds d’eau et les vagues n’ont pas diminuées. Jeremy est
resté sur le côté du bateau à maintenir l’annexe. Ses bras lui font très mal
mais il ne se plaint pas. Il a vraiment agi en homme responsable, avec un calme
très rassurant. Je suis très fière de lui, dommage que son père ne soit pas là
pour voir ça, il lui ressemble en vieillissant.
Les deux femmes avec les jeunes
enfants dans le petit bateau étaient paniquées! A tel point, qu'elles criaient
et les enfants pleuraient, un vrai cirque. À deux elles avaient du mal à
retenir leur embarcation, imaginez Jeremy qui le faisait seul. Ce ne sera que
dans deux jours qu’il me dira qu’il souffre au niveau des bras, il a du se
déchiré ou s’étiré les muscles des bras et des épaules. Des
anti-inflammatoire auraient été utiles.
Finalement, le gars me remorque
avec une de mes amarres jusqu’à un mouillage de la marina. Ils
n’ont tellement pas d’expérience que, par mesure de sécurité, je refuse
d’aller a quai avec eux. Pour couronner le tout, lorsque l’on arrive au
mouillage, les deux américaines à l’arrière délit l’amarre attachée à l’arrière
du leur bateau et décide de la tenir avec leur bras! Je n’ai jamais rien vue de
tel, pincer moi quelqu’un! Elles ont presque passé par-dessus bord. Avec
l’élan que j’ai, Diane et Jeremy attrape le mouillage avec la gaffe et
nous sommes enfin sortis d’affaire sans avoir passé sur les américaines. Je
remercie le gars de nous avoir aidé et veux lui donner quelque chose pour son
essence et son temps. Il refuse et m’assure que cela lui a fait plaisir. Bon
samaritain tout de même. Heureusement qu'ils passaient par là.
Pendant ce temps, Pierre est sur
le quai avec Richard et se fait un sang d’encre. Lui qui est si fière de notre
bateau. Quel honte pour lui, un mécanicien de sa trempe à qui aucun problème
mécanique ne résiste, voir son bateau arrivé remorqué de la sorte. Il se dit
que c’est impossible et il a raison, c'est le meilleur mécanicien que je
connaisse, tout est toujours "nickel" avec lui. Richard le voit et
l’entend paniquer en voyant que nous allons au mouillage, il veut avoir le
bateau à quai tout de suite. Il me voit arrivé avec l’annexe à toute vitesse,
quand… Stop! Je me met a ramer. La ligne d’essence qui a lâchée quand Jeremy a
voulu nous remorquer ne tient pas bien, je viens de voir
que c’est un collet qui a lâché. Comble de honte, même l’annexe qui est si
en ordre ne fonctionne pas. Comme je suis désolée de lui faire cette frousse.
En arrivant, Pierre est attristé
que j’ai du trouble, lui qui avait tout prévu pour que tout soit facile pour
moi et que nous soyons en sécurité. Il n’avait pas prévu que je manquerais de
gaz. Finalement, Pierre s’est rendu à bord et a montrer à Jeremy comment partir
le moteur s’il manque d’essence et a rapporté le bateau à quai pour remâter.
Tout fini bien avec beaucoup d’émotion et une histoire à raconter.
Le petit bar du Club privé de la
marina de Casteltown est très sympathique et les
prix ridiculement bas. Genre 3$ pour un pichet de bière. Nous en
avons bien profité. Merci à Richard pour son aide précieuse.
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