J’ai entendu dire, et d’autres plaisanciers vous diront de
même, que beaucoup de gens pensent qu’on ne fait rien sur un bateau. La vie
consisterait à se prélasser au soleil toute
la journée, faire de la plage, manger quand on a faim,
siroter des cocktails, faire l’amour et
attendre lentement le coucher du soleil en se faisant bercer sur la mer. Oui, il y a
du vrai là-dedans, par contre c’est loin d’être seulement ça. Et bien que ceux
qui disent qu’on ne fait rien sur un bateau se mordent la langue!

Comme on entretien un maison, un bateau se doit de l’être
encore plus. N’oublions pas que cette maison flotte sur l’océan et doit nous
garder en sécurité à la surface.
Nous avons préparé le bateau comme à l’habitude, panneau solaire, éolienne, cire, vérification des voies d'eau et passe-coques, etc. etc. Cette année nous
avons refait l’antisalissure. Le dessous du bateau en avait bien
besoin. Il y a aussi la fameuse job de vaigrage à faire, on la repousse depuis un bon
moment mais là, le vinyle des plafonds nous tombe sur la tête. C’est décidé on
arrache tout! La poussière du « foam » éventé s'infiltre partout, c’est
horrible. Une fois nettoyé, on tente d’installer des panneaux de bamboo. Après
2 jours à les vernir, je coupe mon patron et applique de la colle. Avec Pierre et Jeremy on essaie de les fixer aux parois du bateau. Impossible à faire tenir c’est trop lourd, les lattes se détachent du panneau et
tombent. Il y a de la colle partout. Un vrai cauchemar. Plein le dos, on
balance tout à la poubelle. C’est la déprime!
Plan "B", je décide de remplacer le vinyle par du "gelcoat", donc tout enlever au « grinder ».
On calfeutre avec du ruban adhésif toutes les portes et fissures du
plancher. Je passe la meule afin d’amener ça jusqu’à la fibre. Le bateau est un
vrai chantier, la poussière virevolte autour de moi, je n’y vois presque plus
rien... La neige n’est pas si pire finalement! J’ai une chienne, un masque et des
lunettes pour me protéger de la poussière de colle et de fibre de verre. Je sors
avec l’allure d’avoir passé dans une tempête de sable, la poussière de fibre est comme si j'avais de minuscules morceaux de verre tout le tour du visage. J’ai les bras morts, Pierre qui vient de terminer de changer le réservoir sceptique vient à ma rescousse et
termine les endroits moins accessibles.
Je dois dire que c’est la pire job que je n’ai jamais eu à
faire sur notre bateau. J’ai eu un moment de total découragement. Surtout que la résine ne prenait pas! Le premier tube de catalyseur était périmé. On l'a refait avec un nouveau durcisseur et tout a fonctionné.
Ensuite, trois couches de gelcoat comme finition. Le résultat est superbe, propre et
enfin, plus de vinyle au plafond.
Il reste à faire une vérification du moteur et changer le joint d'étanchéité du couvert de valve. Pierre s'en occupera demain pendant que je commencerai l'avitaillement du bateau.